« — Cela fait quatre ans que l'on s'est mariés aujourd'hui et mon amour, je vois que tu n'es pas totalement heureux. Attends, avant de dire quoi que ce soit. Je t'aime de tout mon cœur, tu es l'homme de ma vie, Yvan. Et je sais que tu m'aimes tout autant que je t'aime.  Mais je vois dans tes yeux que... que le fait que je ne puisse pas te donner d'enfants te fais atrocement souffrir, que quelque chose manque à ta vie. Et tu sais, moi aussi, j'en souffre. J'avais toujours rêvé d'avoir une maison remplie d'enfants. Les entendre rire aux éclats, courir dans toute la maison et le jardin, les aider à faire leurs devoirs, les écouter me raconter leurs petites histoires, les conseiller sur leurs premières querelles, leurs premiers amours et chagrins. J'ai toujours rêvé de faire de grandes balades à vélo au parc, faire de bons gâteaux le weekend, faire de vrais repas de fête et partager de grands repas tous les jours comme si on fêtait quelque chose, alors que non, c'était simplement dû au fait que nous étions nombreux ! elle rit. Je rêvais d'avoir tout ça, avec l'homme de mes rêves, l'homme de ma vie. Carolina fit glisser sa main de la naissance des cheveux d'Yvan, jusqu'au creux de sa joue. L'homme de ma vie je l'ai déjà à mes côtés, mais l'enfant, les enfants je ne les ai pas. Et je ne veux plus continuer comme ça. Alors j'avais pensé à quelque chose.  Ca fait des semaines, des mois que j'y pense. Et si... si nous adoptions ? Pas qu'un seul enfant, mais plusieurs, d'origines différentes, partout dans le monde ! Je veux une grande famille, une grande et magnifique famille atypique. Ca m'est égal qu'aucun d'eux n'aura nos sangs dans leurs veines, l'amour que je leur porterai sera sans égal. Et qu'il soit un nourrisson ou pas me sera tout aussi égal. Pour moi, ils seront quand même le fruit de notre amour. Et je sais que c'est aussi ton cas ! Je suis certaine que je serai une bonne mère, comme tu seras le meilleur, le plus fantastique et le plus merveilleux des pères, comme tu es un incroyable mari. J'ai déjà contacté un organisme pour avoir notre premier enfant. Mais il me faut ton accord pour pouvoir poursuivre les démarches. Après tout, ces choses là se font à deux ! Alors, qu'est-ce que tu en dis ?! »

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Suite à ça, Carolina et Yvan Kalina ont adopté huit enfants. Pas en même temps bien sûr. Il y a d'abord eu Naomi, d'origine japonaise, puis Marko, d'origine ukrainienne, ensuite Samuel, d'origine américaine. Par la suite les Kalina ont adopté Adel et Atalia : des jumeaux d'origines sud-africaines puis Ketana : d'origine indienne. Après, Ketana il y a eu Chrystal : d'origine américaine, enfin il y a eu Elias d'origine brésilienne. Carolina et Yvan possédaient une petite entreprise de transport routier, pas très connue mais particulièrement fructueuse, située dans le New Jersey, à Hoboken, là où ils vivaient. De ce fait, ils avaient toujours pu mener un train de vie confortable et stable, et bien s'occuper de leurs enfants. Ils avaient l'air de parents aimants. Et ils l'étaient. Leurs enfants étaient ce qu'ils avaient de plus cher au monde. Du premier au dernier, ils avaient tous reçu la même éducations. Les gens en venaient même à envier tout l'amour qui émanait du foyer Kalina.

Mais comment expliquer qu'aujourd'hui la plupart d'entre eux mènent une double-vie ?

Et si Carolina et Yvan ne disaient pas toute la vérité ?