« Ma sœur d'amour... Hier j'ai eu dix-huit ans et en dépit de la splendide fête que vous m'avez organisé Silas, mes amis et toi.. La seule chose qui a obsédé mes pensées c'était la fameuse lettre que Maman m'a laissée. Et comment te dire... J'ai besoin de m'éloigner un temps pour digérer tout ça. Non, en fait, j'ai besoin de m'éloigner tout court. J'ai besoin de m'éloigner de Seattle, du pays et de me reconstruire ailleurs. Ne m'en veux pas s'il-te-plaît. Ne crois pas que comme tous les autres, je t'ai lâchement abandonnée. C'est juste que je ne sais plus, Deva. J'ai l'impression que tout ça nous dépasse de tellement haut et que contrairement à ce que Maman a pu nous dire, je ne pense pas que le meilleur est à venir. C'est bien le pire qui est à venir. Je sais que je ne pourrais pas fuir mon destin indéfiniment, et que les choses qui doivent nous rattraper me rattraperont aussi... Mais il me faut une pause dans tout ça. A l'heure où je t'envoie ce message, je suis déjà à Toronto, tu sais, dans l'appartement que Tonton m'a laissé. Lorsque tu auras besoin, tu pourras toujours venir me voir, tu le sais. Je n'ai pas eu le courage de venir te dire tout ça en face, et je m'en veux énormément. Oui, j'ai lu les messages que tu m'as envoyé et ceux que tu as laissé sur mon répondeur. Je sais que tu t'es sans doutes fait un sang d'encre quand tu as vu que j'avais quitté la maison ce matin et que tout ce qui m’appartenait n'était plus là. Mais.. Tu sais à quel point je déteste les "adieux" et tout le reste, même si je sais que l'on se reverra bientôt. ...Oui... A bientôt ! Je t'aime ! »

— Leandra