


— T’en as pas marre de squatter ta boutique et ton bureau ? Viens te former, rejoins le FBI, je suis sûr que ta candidature pourrait être retenue !
En entendant les paroles de Leonel, Petra poussa un rire sincère, avant de prendre la parole :
— Leo, tu sais que je bouge énormément en étant détective ? T’as peut-être oublié que j’ai passé les trois derniers mois à faire un petit tour du monde ? Puis tu sais que je ne suis pas allée jusqu'à la fin de mon Master. Pour eux et à cause de ça, mon dossier serait clairement bon a jeter. Tu ne voudrais pas me convaincre de rejoindre le FBI pour que garder ta sœur adorée toujours à tes côtés, dis-moi ?
Sous les paroles de la blonde, Leonel éclata d'un rire franc, tout en secouant négativement la tête avant de reprendre la parole plus sérieusement :
— Je sais de quoi tu es capable. Je suis sûre que tu ferais un excellent agent et que tu pourras facilement passer les épreuves. En ce qui concerne ton Master... c'est un détail que j'avais oublié... Ecoute, fais ta deuxième année, tu pourrais même faire ça à distance.
— Je n'ai pas envie de retourner à la fac, ni même faire tout ça à distance. Et puis tu sais, Leo, je voudrais sincèrement éviter de te faire de l'ombre. Je sais très bien que je serais un meilleur agent que toi, comme j’étais un meilleur atout pour l'Institut que toi, dit-elle sur un ton narquois.
— D'où est-ce que tu tires une information aussi ridicule ? demande-t-il sur ton faussement froissé.
— Mateo me le disais tout le temps, dès que tu avais le dos tourné, répond-elle en ayant un air et sourire satisfaits dessinés sur son visage.
— Mateo voulait simplement te faire plaisir, en te disant ça. Il avait énormément de peine pour toi, tu le sais, ça ? rétorqua-t-il sur un ton malicieux.
— Jaloux ! Mais ce n’est pas ce que je veux, faire partie du FBI, ajoute-t-elle plus sérieusement. Tu sais que d’une certaine manière, j’aimais bien ma vie d'avant : on me donnait une tête, si elle n’était pas à portée de main, je la traquais, et dès que je la trouvais ou au moment venu, enfin, je faisais la partie la moins sympa du job. Être détective c’est clairement fait pour moi, c’est un peu la même chose, sans la partie la moins sympa du job. Puis je suis libre de faire ce que je veux, j'impose mes propres limites. Et surtout, je choisis ma clientèle. Maintenant que Narcissa et Alec sont apparemment morts, je… je veux simplement vivre ma vie comme je l’entends, sans avoir un chef ni d’autres supérieurs. Alors travailler pour le gouvernement, c’est loin d’être une éventualité. Et tu sais parfaitement ce que je pense de tout ça. [...]
« Il s'agit de savoir et choisir ce que vous voulez. Votre prix, s'il me convient, sera naturellement le mien. Mais avant d'annoncer votre prix, vous êtes-vous posé les bonnes questions ? Avez-vous idée de tout ce qu'il y a en jeu ? Du temps que ça me prendra ? Avez-vous simplement les moyens de vous offrir ce que vous me demandez ; et savez que tous les détectives n'iraient pas jusqu'où vous me demandez d'aller ? On se connait très bien vous et moi... et vous êtes bien placé pour savoir que je ne me permets jamais d'échouer. Vous savez que j'irai jusqu'au bout du monde pour retrouver cette personne et par la même occasion ce qu'elle vous a pris. Mais les choses ne sont plus comme avant, désormais. Je ne me tâcherai plus les mains pour vous... Oui, je sais comment vous fonctionnez et pensez, mais c'est à prendre ou à laisser. »

« M’avoir aimé est la pire erreur que tu aies pu faire. On m’a d’abord demandé de te trouver et te suivre, puis de venir à toi et tâter le terrain. Tu sais, j'aurais très bien pu récupérer mon fric et arrêter mon enquête sur toi à ce moment-là. Mais j'avais fini par apprendre des choses plus intéressantes, je ne pouvais bien évidemment pas m'arrêter là. Alors... voilà où nous en sommes. Je vais t'expliquer. On m’a ensuite demandé de tout faire pour que tu tombes amoureux de moi. De faire en sortes de t'accompagner dans ta cavale, et ainsi, t'avoir toujours à l’œil pour pouvoir enquêter de près et te soutirer toutes les informations dont ils avaient besoin plus facilement. Puis à la fin, quand j'aurai trouvé tout ce qu'ils cherchaient et quand tu m'auras toi-même balancé toutes les trahisons que tu leur as faites et l'endroit où tu as déposé ce qu'ils cherchent, de te laisser. De te réduire le cœur en miettes, car c’était bien ce que tu méritais. Et que pour ce qui en était du reste, ils s'en chargeront eux-même. Te rendre fou amoureux de moi en si peu de temps était un sacré jeu d'enfant et bien plus divertissant que je ne le pensais. Et réussir à te faire dire tout ce
que je voulais entendre a clairement été le moment le plus satisfaisant. Aujourd’hui, tu te doutes bien que c'est la dernière étape. Ils seront bientôt là pour toi et tu ne pourras pas t'échapper, cette fois. Dis-moi, ça fait mal, pas vrai ? Je le vois dans ton regard, le rythme accéléré du gonflement de ta poitrine et ton poing qui se serre. Je parie même que si tu le pouvais, tu me le foutrais à la figure, ton poing. Mais tu es trop gentleman et tu m'aimes et me respecte toujours trop, pour ça. Ça te fait terriblement mal de comprendre qu'il n'y avait rien de vrai, que tout était prévu ; que notre relation, notre rencontre à Paris, le fait que j'étais prête à te suivre jusqu'au bout du monde... que chacun de mes faits et gestes était prévu en avance, dans le seul et unique but de te faire tomber. Quand j’y pense, je me dis que te tuer t’aurais moins fait souffrir. Mais les choses sont bien plus satisfaisantes ainsi. J’aimerais sincèrement te dire qu’à un moment j’ai voulu tout arrêter, car de réels sentiments étaient nés en moi. Mais c’est faux. J’ai toujours été formée pour ça. Pour ça et plus encore. Je devine facilement que tu m'en veux, aussi. Quelque part c'est légitime. Et d'autre part, ça ne l'est pas. Tu m'as laissé faire. Avec tes moyens, tu aurais dû t'informer sur moi. Vu le type d'escroc que tu es, tu aurais dû t'en rendre compte dès le début. Tu aurais dû le comprendre de par toi-même, que c'était un amour factice. Reviens sur notre 'histoire', repense aux détails. Tu te rendras compte qu’en réalité ça n’était que de la poudre aux yeux. »